Valenciennois : dans « Théâtre on demand », les spectateurs ont les cartes en main jusqu'au 20 avril

Le 09/04/2024 - 7364 vues

Par Nathan Bigué

Partager

Comment faire revenir le public dans les théâtres ? En leur proposant des spectacles hors des murs. C’est le pari lancé par le Phénix, scène nationale de Valenciennes, et cette année par le metteur en scène Damien Chardonnet-Darmaillacq. « Le théâtre sait exister à l’extérieur des salles, notamment pour ceux qui n’ont pas forcément envie d’aller dans les théâtres. Et, peut-être, que ce spectacle leur donnera envie d’y aller ensuite », espère-t-il.  

Pour leur redonner goût, le directeur artistique et sa Compagnie 7 ans plus tard font du public une véritable pièce maîtresse de ce spectacle gratuit sur le thème des couples en crise. Comment ? Les spectateurs tirent au sort l’ordre des dix scènes et les quatres acteurs qui les jouent. Pour faire simple, la représentation est unique et dépend du public. Et non du lieu, ni du décor. Seules deux chaises viennent accompagner les interprètes.

Un lancement plein de sens à la sous-préfecture

Les scènes sélectionnées par Damien Chardonnet-Darmaillacq font partie de « l’ensemble du répertoire théâtral, de l’Antiquité à nos jours (...) en traversant toutes les époques et tous les genres ». Cette tournée de trois semaines, comportant 22 dates sur les territoires de Valenciennes Métropole, de la Porte du Hainaut et du Douaisis, se joue dans des lieux bien différents : salle des fêtes, médiathèque, établissement scolaire… 

Le tout a débuté mardi 2 avril à la sous-préfecture de Valenciennes, « la maison de l’État » comme la nomme le metteur en scène. « Le Valenciennois est un territoire de culture (...) et il faut aussi se battre pour une culture de qualité et accessible à tous », rappellait le sous-préfet Guillaume Quénet, saluant tout bonnement le projet. Après sa création au Louvre-Lens en 2022, « Théâtre on demand » (TOD) complète peu à peu sa liste des lieux insolites où il se déplace. 

Le Phénix porte le projet Hors les murs depuis 2016 pour tenter d’attirer le public vers le théâtre et éventuellement vers son pôle européen. « Des aller-retour qui ont du sens », selon son directeur Romaric Daurier, qui loue « ce spectacle léger, extrêmement ludique et, en même temps, basé sur le pur plaisir de jeu (...), la beauté de l'interprétation ». Avec son « TOD », ou théâtre à la demande, La Compagnie 7 ans plus tard espère bousculer la vidéo à la demande (VOD). À son échelle évidemment. Mais avec ambition.

Photo : InOut Pix / Éric Dabrowski et Rémy Hamel