Anzin : des enfants et des personnes handicapées aux petits soins d’une nouvelle micro-forêt urbaine d’au moins 900 plantations

Le 12/03/2024 - 199700 vues

Par Nathan Bigué

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Quelques pelles, plus de 900 plantes et la motivation des enfants anzinois. Voilà une recette magique pour planter une micro-forêt participative et pédagogique. Sa spécificité : être introduite en milieu urbain, au sein la Bleuse Borne d’Anzin, un établissement géré par l'Association des parents d'enfants inadaptés (APEI) du Valenciennois. « Quand on plante une mini-forêt, on va sensibiliser les enfants et les habitants aux bénéfices de la forêt et des arbres », partage Mathieu Verspieren, fondateur de l’association Bee Forest, chargée de l’opération. 

Cette opération s’inscrit notamment dans le « Plan arbres » de la région Hauts-de-France, lancé en 2021. Plus de 700 000 arbres ont déjà été plantés. Pour cette nouvelle opération, inaugurée ce mardi, la région participe à hauteur de 25 % du financement total d’environ 20 000 euros. La méthode utilisée pour cette micro-forêt est d'origine japonaise et vise à accélérer la création d’un écosystème d’une forêt.

Les plantes, qui seront très peu arrosées, devraient donc rapidement grandir. « En plantant de manière dense, dans deux ans, toutes les feuilles et les arbres vont créer ce micro-climat et permettre aux bactéries et champignons de se développer », poursuit Mathieu Verspieren.

Une ouverture directe sur la ville

Située en pleine zone urbaine, cette petite forêt « va s’ouvrir sur la ville, justement grâce à la nature », estime Elisabeth Gondy, la vice-présidente du Parc naturel régional Scarpe-Escaut. En plus des activités de sensibilisation menées auprès des enfants par Bee Forest, l’objectif est de faire découvrir la biodiversité aux habitants. Et notamment aux adhérents de l'Association des parents d'enfants inadaptés (APEI) du Valenciennois, présents pour certains à la maison d’accueil spécialisée de la Bleuse Borne. 

« La préoccupation du développement durable et de l’écologie est très présente dans l’association depuis pratiquement dix ans, rappelle Marie Claire Coquidé, sa présidente. Dès le début, on voulait verdir l’établissement et l’ouvrir sur l’environnement et sur la ville. » Après l’idée d’un potager ou encore d’un jardin partagé, c’est finalement le projet de micro-forêt autonome qui a été choisi. « La nature peut apporter beaucoup aux personnes handicapées », estime Véronique Teintenier, vice-présidente en charge de la biodiversité au conseil régional.

Bee Forest et sa méthode bien à elle

Mathieu Verspieren, véritable pilote de cette opération, a minutieusement sélectionné les espèces d’arbres plantées : principalement des essences de forêts locales et deux du Sud de la France (le cormier et le chêne pubescent). Un choix qui s’explique par la composition des terres. « On est sur un ancien puits de mine », rappelle-t-il. Cette composition d’arbres sera ensuite laissée « en autonomie ».

Seul un paillage sera réalisé pour maintenir l’humidité, mais la méthode japonaise utilisée consiste à laisser pousser les divers êtres vivants dans la mini-forêt. En moyenne, trois plants ont été enracinés au mètre carré. Et l’association Bee Forest n’en est pas à son premier coup d’essai : en seulement quatre ans, elle a déjà planté près de 100 000 arbres avec pas moins de 20 000 personnes.