Haulchin : les employés d’Eternit rassemblés, l’entreprise centenaire menacée

Le 29/01/2024 - 8481 vues

Par Dorian Marchiset

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« Tout le monde est sur le cul ». De nombreux employés sont encore sous le choc de l’annonce qui a été faite la semaine denrière. L’entreprise Eternit, qui fabrique des plaques et tôles ondulées, présente depuis 102 ans sur le territoire valenciennois - d’abord à Prouvy, désormais à Thiant (site de production) et Haulchin (bureaux) - pourrait connaître un destin funeste.

Son avenir est largement remis en question, depuis vendredi, jour où la direction a annoncé sa volonté de fermer le site valenciennois. « On s’est toujours battu pour ce site et du jour au lendemain, on nous dit que c’est fini », se désole Willy Wailliez, délégué syndical CGT à Eternit. 

Ce lundi 29 janvier, une conférence de presse a eu lieu sur le parking du site à Haulchin. Là-bas, des représentants syndicaux se sont exprimés sur les raisons de la mise en danger l’entreprise appartenant au groupe Etex. « On nous dit que l’outil est vieillissant, mais c’est aussi parce qu’il n’y a pas eu les investissements. Vous avez démoli un outil que vous jugez maintenant obsolète » a dénoncé Cédric Brun, conseiller départemental. 

Les discussions lancées

Face à cette situation, les discussions entre le site comptant 44 employés en CDI et la direction vont prochainement avoir lieu. Mais rien n'est encore acquis et le porte-parole du personnel assure « qu’il ne lâchera rien ».

Dans cette phase compliquée, Eternit peut tout de même compter sur le soutien d'élus locaux. Le président de la Communauté d’agglomération de la porte du Hainaut (CAPH), Aymeric Robin était sur place. « Le message en venant ici, c’est de montrer aux salariés qu’ils ne sont pas seuls. Après le coup de massue pris la semaine dernière, il faut se remobiliser et trouver les leviers pour permettre une pérennisation d’Eternit », explique le maire de Raismes. 

Cédric Brun assure quant à lui qu’il est prêt à faire remonter ce sujet aux oreilles de Xavier Bertrand, le président du conseil général des Hauts-de-France. Comme cela avait été fait pour le cas de Valdunes, il y a plusieurs mois. 

« S’il faut se battre, on se battra » 

Le premier échange avec la direction aura lieu dès vendredi. « On verra ce qu’il se passera ensuite. Tout le monde est déterminé ici sur le site et s’il faut se battre, on se battra » affirme Willy Wailliez. Le représentant syndical de l’usine d’Haulchin poursuit en indiquant que « si les négociations se passent mal, vous nous verrez devant la porte, on va durcir le mouvement ». Comprenez par là qu’une grève et des blocages sont envisagés dans le cas où les discussions ne mènent à rien. 

Une solution à laquelle le conseiller départemental Cédric Brun n’est pas opposé. « Dans ces cas-là, on sait très bien qu’on n'a pas le choix, rester silencieux sans rien faire c’est comme mourir en silence. Il faut se mobiliser et s'agiter » conclut-il.