13e édition du Festival 2 Cinéma de Valenciennes : « C’est un festival où le public joue un vrai rôle », promet le directeur Jean-Marc Delcambre

Le 28/09/2023 - 18889 vues

Par Nathan Bigué

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Des places à 7€, une proximité rare avec de grands acteurs et réalisateurs du cinéma français, des avant-premières… Il est vrai que le Festival 2 Cinéma de Valenciennes tient son rang, d’année en année. En plus de ces deux compétitions, celle des documentaires et celle des fictions, le festival met à l’honneur le cinéma par le biais de masterclass et de rencontres. Entretien à ce sujet avec le directeur Jean-Marc Delcambe.

Bonjour Jean-Marc, pouvez-vous donner votre sensation à l’aube de ce 13e Festival 2 Cinéma de Valenciennes ?

« De l'excitation, l’envie de faire partager au public un événement sur lequel on travaille depuis plusieurs semaines, pour offrir aux spectateurs à la fois un beau plateau et des films qui méritent vraiment l’attention de tous, ainsi que de la curiosité. On a vraiment une très jolie sélection avec des films qui feront l'événement des prochaines semaines, voire dans les prochains mois parce que certains d’entre eux ne sortent qu’au mois de mars, l’année prochaine. »

Treize éditions, ça commence à faire ! Comment faites-vous pour donner de la nouveauté et rendre chaque édition plus attractive ?

« Un festival, c’est une page blanche qu'on écrit chaque année comme si on débutait un nouveau chapitre avec plein de challenges, avec des films que l’on va découvrir, voir et sélectionner. Il y a une belle diversité au fil des festivals. Finalement, on arrive toujours à se renouveler.
La preuve en est avec les métiers du cinéma*, sur lesquels on fait un “focus” chaque année. Mais cette année, on traite de quatre catégories techniques avec des masterclass sur des professions que nous n’avons jamais encore abordées au bout de 13 ans. »

* Avec Aline Bonetto (cheffe décoratrice), Sonia Mariaulle (réalisatrice de bandes annonces), Sébastian Cramer (réalisateur, directeur de la photographie et stéréographe), Octavie Tapia (accessoiriste de plateau).

« C’était évident d’avoir Claude Lelouch comme parrain cette année »

Avez-vous déjà coché quelques acteurs ou réalisateurs qui seront présents à Valenciennes ? 

« Déjà, Claude Lelouch. On avait envie depuis très longtemps de l’accueillir au Festival de Valenciennes, mais on s’est dit que la 13e édition était sûrement la plus emblématique. Et on a eu cette chance que Claude Lelouch accepte l’invitation, il sera le parrain de cette 13e édition. Pour ceux qui ne le savent pas, il est très sensible au chiffre 13, qui est vraiment fétiche pour lui. Dès qu’il le peut, il sort un film le 13. C’était évident d’avoir Claude Lelouch comme parrain cette année. On a ensuite deux très bons présidents de jurys : Serge Moati et Stéphane Brizé. On a aussi deux invités coups de cœur : Nicole Garcia et Michel Hazanavicius. »

Le festival débute ce vendredi. Comment va-t-il être lancé ?

« Le point fort, évidemment, c’est le lancement avec nos trois temps forts. Le premier, c’est l'ouverture des documentaires, dès le vendredi à 16h45, avec la projection de “Anselm, le bruit du temps”. C’est un film en 3D, je vous invite vraiment à aller le découvrir. Ensuite, il y aura la soirée d’ouverture avec un hommage à Claude Lelouch, ainsi que la présentation des jurys, qui seront là durant toute la durée du festival. Et le troisième temps, c’est le film d’ouverture : “Marie-Line et son juge”. Jean-Pierre Améris, le réalisateur, sera présent au côté de Michel Blanc, pour présenter le film au public. Il y aura aussi la romancière Murielle Magellan, dont le livre a inspiré l’histoire du film. Je dirais que c’est une ouverture en fanfare. 

« Sortez de votre zone de confort, ouvrez-vous aux autres et à des comédiens et réalisateurs dont vous n’avez jamais entendu parler »

Ensuite, chaque jour : une masterclass à 9h30, deux documentaires en compétition, des fictions, des rencontres… Et puis, cette ambiance si particulière à Valenciennes. C’est un festival à taille humaine avec une ambiance conviviale, chaleureuse, enthousiaste, festive, où le public joue un vrai rôle. Il peut demander des photos, des autographes, approcher des talents, etc. Il y a une vraie proximité avec les gens du cinéma. »

Généralement, les films et documentaires essayent de transmettre des émotions ou des messages. Cette année, une nouvelle fois, plusieurs films au programme évoquent des sujets de société, et notamment celui des identités de genre. Que pouvez-vous dire à propos de cela ?

« Effectivement, si on regarde chaque année, il y a toujours des films qui sont le reflet du monde et de la société dans laquelle on vit. (...) Ce n’est pas parce qu'on aborde au cinéma des thématiques du moment que, pour autant, ce ne sont pas des films ouverts à tous et fédérateurs. Il suffit simplement d’être curieux, d’avoir envie de se projeter dans une histoire importante. Parfois, de sortir de sa zone de confort et d’aller voir des films que l’on n’a pas forcément envie de voir. Ce sont souvent ces films-là qui réservent les meilleures surprises. On n’en attend rien et en général, ils apportent beaucoup. Je dirais : “Sortez de votre zone de confort, ouvrez-vous aux autres et à des comédiens et réalisateurs dont vous n’avez jamais entendu parler”. Ça réserve de bons moments de découverte et d'émotion. »