Deux sœurs condamnées à quatre et deux ans de prison pour des injections illégales de botox et d'acide hyaluronique

Le 14/09/2023 - 3522 vues

Par Nathan Bigué

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C’est un procès qui se sera éternisé de longues heures, à un tel point qu’au moment du délibéré, peu de personnes étaient encore présentes pour connaître la décision finale. Mais après une dizaine d’heures de débats, le tribunal de Valenciennes a bel et bien rendu son verdict, vers minuit, dans le cadre du jugement des deux sœurs qui réalisaient des injections illégales d’acide hyaluronique et de toxine botulique.

Les deux jeunes femmes, âgées de 25 ans et 22 ans, ont longuement dû s’expliquer sur les faits reprochés par 17 chefs d’accusation et 35 parties civiles. Elles encouraient jusqu'à dix ans de prison pour exercice illégal de la médecine, tromperie ou encore acte d’intimidation à l’encontre de “clients” qui souhaitaient porter plainte. 

Un an d'emprisonnement ferme

En détention provisoire depuis le 13 juillet, C.L, l’aînée, a finalement écopé d’un maintien en détention et devra purger quatre ans de prison, dont un an ferme (deux mois ont déjà été effectués). Sa sœur, moins impliquée, a été condamnée à deux ans d’emprisonnement avec sursis. Les deux femmes devront également indemniser les victimes, dont les montants devraient être connus lors d'une prochaine audience pour déterminer plus précisément les conséquences de ces actes.

L’avocat de la défense, Me Julien Bensoussan « trouve que le maintien en détention ne se justifie absolument pas », que la jeune femme « a pris conscience ». Il réfléchit « très, très fortement » à faire appel de la décision. Hormis les accusations de tromperie et de menace, dont le tribunal a demandé la relaxe, les deux femmes ont été déclarées coupables de toutes les autres infractions commises. 

« Une victoire totale pour les victimes »

Depuis janvier 2021, l'aînée opérait sous le pseudonyme de "Docteur Lougayne", suivi par près de 50 000 personnes sur les réseaux sociaux, alors que sa sœur occupait le rôle d’« assistante ». L’aînée accueillait ses "patients" avec une blouse blanche où était inscrit « Dr ». Ces derniers étaient pour certains trompés par la jeune femme, qui ne disposait pas de la formation nécessaire pour réaliser ces injections. Me Stéphane Dominguez, avocat de l'une des victimes, se félicite « d’une victoire totale pour les victimes ». 

Au total, jusqu'en mai 2023 (date de leur première garde à vue), elles auraient fait plus de 600 victimes, d’après les virements Paypal relevés par la justice. Leur bénéfice a été estimé à 120 000 euros, chaque prestation étant facturée entre 200 et 400 euros. Ces injections ont pour objectif de gommer certains traits du visage. Chez certains clients, ces injections réalisées par C.L ont eu des répercussions importantes : malformation du visage, rougeur, vomissements, etc.